Norvège 2003      


Les "exploits" de Benjamin
racontés par lui-même

Bien.
Alors.
Voilà.
Hum.
Bon.

On y va.

C'était un jour comme les autres jours (la date ne compte pas, faut pas chipoter)... Faisait pas beau, mais pas moche non plus... Un temps correct, quoi... Convenable... Idéal pour une petite balade sur l'un des nombreux sentiers de randonnée (pour marcher, quoi) qui couraient dans les montagnes bordant la route...

Toute la petite famille (je dis "petite" car il faut bien reconnaître que 4 est bien peu quand on sait que l'on dispose d'une infinité de nombres...) était donc partie sur l'un de ces sentiers (là il est un peu moins de 16h), la truffe au vent et le pied combatif. Mmm. Je les devançai un peu, et au bout d'une petite heure je me dis qu'il faudrait bien rentrer ; des crêpes étant prévues pour le goûter (ne me jugez pas sur ma gourmandise ; avouez tout de même qu'une crêpe c'est drôlement bon...). Je décidai donc de couper à travers... à travers... à travers. Et me retrouvai bientôt au milieu d'herbes et de crevasses me conseillant éloquemment de faire demi-tour. Un conseil est toujours avisé ; je fis donc demi-tour...
           
Et, pour faire court, nous dirons que c'est à partir de ce moment-là que je me perdis tout à fait ; je marchai plusieurs heures dans la montagne, ne prêtant guère attention au Soleil, qui, comme on me l'a fait judicieusement remarquer plus tard, aurait pu m'indiquer la route à suivre... Mmm. Je passai donc des montagnes, et quand j'en passai une, il y en avait une autre ; et puis des marais, des ruisseaux et des crevasses ; bref, que du bonheur...

Au bout de longues et pénibles heures, je me retrouva... retrouvis... retrouvai en haut d'une montagne, d'où je pus apercevoir -ô bonheur- une route. Je cherchai donc le moyen le plus simple pour la rejoindre ; il se trouva que ce fut de descendre la montagne quasiment à flanc et de traverser la forêt qui se trouvait là (sur ce point je me dis que les dieux norvégiens n'étaient guère cléments envers les pauvres et misérables (et qui plus est perdus) voyageurs... ; par Odin !).
           
Slalomant entre les arbres, jumpant par-dessus les fourmilières, subsistant grâce à quelques myrtilles ; je finis par échoir sur une petite route, comme la Norvège sait si bien les faire...

Je marchai donc sur cette route (sentier ? chemin ?) ; en espérant tomber un jour ou l'autre sur une voiture conciliante...

Ce qui finit par arriver, heureusement, mais c'était juste une voiture, pas du tout conciliante -le chauffeur cueillait des fraises des bois et ne causait pas un mot d'anglais...

[...] <- (d'autres mésaventures)

Je finis par arrêter une voiture (là il est 22h) rien qu'à la force de mon pouce levé ; et, conciliante celle-ci, elle m'emmena chez son propriétaire ; lequel m'offrit trois saucisses dans des pains au lait (le mot désignant ce plat typiquement norvégien serait "hot dog", mais...) que je mâchai avec un bonheur non dissimulé...

Puis, parce qu'il faut que les bonnes choses aient une fin, nous partîmes pour le commissariat...

Le flic m'attendait sur le trottoir (non, non... vous faîtes fausse route... c'était un flic. Un flic.) Première fois de ma vie que je rentre dans un commissariat, et fallait que ça tombe en Norvège... Le flic me demande prénom et nom (là je lui prends le stylo des mains ; je suis pas sûr qu'y s'en serait sorti...), âge, ekcetra ekcetra...

Enfin bref. Pendant 1/2 heure il cherche désespérément un interprète français... Comme il trouve pas, il téléphone à l'Ambassade de France, où il apprend que mes parents ont fait des démarches de leur côté ; ils sont "localisés", comme il me dit gentiment.

Et puis on est partis, dans la voiture de police, c'est la classe ; malheureusement y a pas le gyrophare, mais bon faut pas trop en demander, hein...

Et puis je retrouve mes parents (et là il est minuit), et ils m'écrasent dans leurs bras, et y a plein de gens partout je sais pas qui c'est, et je monte dans le camping-car, et c'est fini, je raconte mon histoire, je mange et voilà.

J'apprends que les gens sont des flics et des pêcheurs partis à ma recherche...

Le lendemain matin...

Les pêcheurs de la veille sont de retour, pas frais, mais apparemment dispos... Je sors ; mon père dit "c'est lui !" ; ils se marrent, et l'un d'eux m'offre... une laisse... mouahahahahahah :-)

Voilà ; j'espère ne pas avoir été trop long... Mmm...

P.S.
Tout ce que regrette dans cette histoire, c'est de pas être resté paumé un jour de plus ; au moins comme ça ce s'rait l'hélico qui serait venu me chercher, là ç'aurait été le must ! Non ?
Je reconnais que j'ai mal joué sur ce coup là ; j'me rattraperai la prochaine fois ;-)

Benjamin

Faut dire que le coin s’y prêtait, aux vadrouilles…
   

   
Et certains ne s’en privèrent pas…

Sauf que la nuit venant…
   
Pour faire court : intervention de l’ambassade de France à Oslo, demandant à la sécurité norvégienne d’entamer des recherches ; deux équipes de 17 et 15 bénévoles de la Croix-Rouge, avec chiens, de deux régions différentes pour quadriller le terrain ; 4 pêcheurs renonçant à leur barbecue pour repartir en montagne ou nous tenir compagnie jusqu’au retour du fiston ; une demi-douzaine de policiers…

Le lendemain, les pêcheurs revenant sur place, nous offrent la laisse qui, désormais, accompagne Benjamin dans tous ses déplacements. Histoire que…

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